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Sources iconographiques:
(Enluminures, peintures, sculptures, dessins, estampes,
tapisseries...)
Les images médiévales sont les
miroirs d'une époque mais ils n'en reflètent qu'une réalité partielle ou
volontairement caricaturale. Le peigne et le miroir sont les attributs
privilégiés de la sirène, femme-poisson séduisante par son chant mais
fatale pour celui qui l'écoute, ainsi que ceux de la Prostituée qui
laisse ses cheveux épars comme Marie-Madeleine, autre figure importante
de la chrétienneté. Le péché de Luxure est représenté par une femme aux
cheveux dénoués se coiffant et se mirant. Les copistes se moquent même
dans les marges de manuscrits des coquettes en singeant leurs manières
par des animaux: ânes, singes...A contrario, les martyrs comme saint
Blaise qui ont subi le supplice du peigne en fer sont canonisés. De
même, les femmes des communautés religieuses qui ont consacré leur vie à
guérir, soigner, laver, épouiller les pauvres, les malades et les
infirmes, sont représentées avec un peigne à la main symbolisant leur
dévouement à l'aube de l'an Mil, ère d'expansion du Christianisme.
Canonisées, les reliques sont distribuées aux centres religieux les plus
importants et les objets personnels comme les peignes deviennent aussi
des objets de culte. Le peigne-relique est alors exposé et capable de
miracles. Dès le XIIIe siècle, le rapport au corps et à
l'individu va complètement inversé l'aspect moralisateur qui était
attaché à ce simple objet de toilette. Les artistes vont représenter des
scènes d'intérieurs et des portraits, saisissant ainsi des moments
d'intimité des femmes médiévales.
Péchés d'orgueil et vanité
   
SIRENES
    
FEMMES A LA TOILETTE
 
La preuve que le peigne est pratiquement toujours
associé au miroir est ce décor de valve de miroir exécuté par un maître
ivoirier italien vers 1380, représentant le cadeau d'un peigne entre 2
amoureux. De dimensions modestes 9.8 cm x 9.5 cm, il se trouve
actuellement au musée Walters Art Gallery à Baltimore. Il fait partie des
dons que l'on se faisait à la Cour pour atteindre un idéal courtois et
chevaleresque véhiculé par les chansons de troubadours et la littérature
médiévale.
DON DU PEIGNE

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